Être unique sans être spéciale : un réconfort inattendu

Il y a des phrases qui, lorsqu’on les entend, nous marquent profondément. Elles peuvent d’abord nous heurter, puis, avec le temps, devenir une source de réconfort. J’ai envie de vous partager aujourd’hui une de ces phrases, parce qu’elle a marqué un tournant dans ma façon d’habiter mes émotions et de me percevoir.

Un jour, mon conjoint m’a dit :

« Tu es unique, mais tu n’es pas spéciale. »

Sur le moment, ces mots m’ont estomaquée. Mais aujourd’hui, ils m’apaisent et m’accompagnent.

Depuis toujours, mes émotions font partie intégrante de qui je suis, comme tout le monde. Elles s’expriment avec intensité, parfois au point de déranger. Quand c’est de la joie, ça passe souvent mieux. Mais quand il s’agit de tristesse, de colère ou d’émotions plus lourdes, la réception est différente.

J’ai souvent entendu que j’étais « trop ». Trop émotive, trop intense. Alors, pour ne pas déranger, j’ai appris à contenir mes émotions. Mais les retenir ne les faisait pas disparaître : elles restaient présentes dans mon corps, avec leurs manifestations physiques : brûlures, sensations d’expansion, poids. Et parfois, à force de les contenir, elles finissaient par exploser.

Partager mes émotions m’a valu, trop souvent, du rejet. Pas le rejet de qui je suis, mais celui de ce que j’exprimais. Et quand cela venait de personnes proches, le coup était encore plus dur.

Cette expérience répétée a nourri en moi un sentiment de solitude. Je me disais que j’étais la seule à vivre mes émotions de cette façon. J’ai même parfois adopté une posture de victime, en me répétant intérieurement : « Je ne peux pas être moi-même, les autres ne l’acceptent pas. »

C’est dans ce contexte qu’un jour, mon conjoint m’a dit :

« Audrey, tu es unique, mais tu n’es pas spéciale. »

Sa réponse m’a d’abord surprise. Mais très vite, elle a ouvert une nouvelle perspective. Être unique, cela va de soi : chacun de nous a une histoire, une personnalité, une vie qui lui appartient. Mais « pas spéciale »… cela voulait dire que je n’étais pas seule.

Je n’étais pas la seule à vivre une intensité émotionnelle, à ressentir du rejet ou à me débattre avec ce sentiment d’être « trop ». D’autres vivaient des expériences semblables, chacun à leur manière. Et cette prise de conscience m’a apporté un immense soulagement.

Cette phrase, que j’ai d’abord trouvée dure, est devenue une source de réconfort. Elle m’a permis de comprendre que, oui, je suis unique, mais que je ne suis pas seule.

En devenant coach professionnelle, j’ai rencontré de nombreuses personnes qui vivaient elles aussi des émotions intenses. J’ai entendu tant de fois les mots « trop » ou « intense ». Et loin de me heurter, cela a renforcé mon sentiment d’appartenance.

Aujourd’hui, j’ai énormément d’amour pour ces personnes. Je sais qu’elles sont uniques, comme chacun de nous, mais qu’elles ne sont pas seules.

Avec le temps, j’ai appris à vivre mes émotions autrement. Plutôt que de les réprimer, je les accueille et je les exprime différemment, en me souvenant que je ne suis pas la seule à traverser ces états.

Cette nouvelle posture change tout : elle me permet de rester connectée à moi-même, sans craindre d’être rejetée, et de partager mes émotions avec plus de douceur et de conscience.

Nous sommes tous uniques, mais aucun de nous n’est seul. Reconnaître cette vérité simple peut transformer notre rapport à nos émotions et apaiser le sentiment d’isolement.

Alors, si vous vous êtes déjà senti « trop », rappelez-vous : vous êtes unique, et vous n’êtes pas seul.

Audrey

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