Et si on réapprenait à se parler avec douceur?
Aujourd’hui, j’ai envie de mettre en lumière quelque chose qu’on remarque à peine, mais qui a de l’impact : le narratif qu’on entretient avec soi-même.
Tu sais, cette petite voix intérieure qui semble en poste 24 heures sur 24, sans relâche?
Depuis un certain temps, j’essaie de l’écouter plus consciemment. De lui porter attention. De l’apprivoiser.
Je travaille fort pour qu’elle devienne plus douce. Moins dénigrante. Moins exigeante.
Et honnêtement… c’est un vrai défi. Parce que, selon plusieurs études en psychologie cognitive, on aurait entre 60 000 et 80 000 pensées par jour. Et 70 à 80 % de ces pensées-là… seraient de nature négative.
C’est fou, non? Heureusement qu’on n’en est pas conscient à chaque instant. Mais même sans y penser, on est constamment bombardé par cette négativité de fond.
Pourquoi notre cerveau fait ça? C’est ce qu’on appelle le biais de négativité.
Une tendance à accorder plus de poids à ce qui est difficile. À ce qui dérange. À ce qui pourrait représenter un danger.
C’est un vieux réflexe.
Il y a des milliers d’années, l’humain vivait dans des environnements imprévisible et potentiellement dangereux. Chaque détail pouvait représenter une menace. Il fallait rester en alerte.
Survivre.
Mais aujourd’hui… ce mécanisme-là est encore actif. Toujours là. Toujours prêt. Sauf que maintenant, il ne détecte plus un lion caché dans les buissons.
Il capte plutôt une remarque mal interprétée. Une erreur au travail. Une imperfection dans ce qu’on a fait. Et il réagit comme si c’était grave.
Comme si c’était vital. Comme si on était en danger.
Résultat? On se retrouve dans un état de tension intérieure.
Toujours en mode vigilance. En alerte. En jugement. Même quand, objectivement, il n’y a rien qui menace réellement notre bien-être.
Et c’est là que la conscience de soi devient précieuse. Parce que c’est elle qui peut nous aider à désamorcer ce réflexe.
À choisir autre chose. Un autre narratif.
Un peu plus doux. Un peu plus réaliste. Un peu plus soutenant.
Moi, je le vois dans mon quotidien. Combien de fois je me suis surprise à me parler durement…
juste pour une erreur. Une petite distraction. Un oubli.
Je pourrais me dire : « Ah, je ne l’avais pas vue. » Ou : « Bon, ça m’a échappé. »
Mais non. Je m’entends penser, sur un ton froid, presque automatique : « Ben voyons, t’es bien niaiseuse d’avoir fait ça. »
Une phrase banale, à première vue. Mais jamais je ne dirais ça à une amie. À mes enfants. À quelqu’un que j’estime.
Jamais.
Et pourtant, je me le dis à moi-même, comme si c’était normal. Comme si c’était acceptable.
Il faut être vraiment à l’affut pour réaliser à quel point on peut entretenir, sans s’en rendre compte, un narratif exigeant. Rempli de jugements. Parfois… profondément dénigrant.
Et ce n’est pas parce qu’on est négatif par nature. Ce n’est pas une question de personnalité. C’est une répétition automatique. Un vieux réflexe du cerveau.
Mais aujourd’hui, on a quelque chose que nos ancêtres n’avaient pas : le pouvoir de répondre autrement. C’est un défi. En tout temps.
Mais c’est un défi qui en vaut la peine. Parce que ce narratif intérieur-là, on peut le rééduquer. Et pour moi, c’est vraiment essentiel. Parce que ce que tu te dis, tu finis par le croire.
Et ce que tu crois… tu finis par le devenir.
Alors oui, c’est peut-être le bon moment pour faire le tri. Pour observer ce qu’on se répète chaque jour.
Parce qu’à force de se dire qu’on n’est jamais assez… on finit par oublier tout ce qu’on est déjà.
Se traiter avec douceur, ce n’est pas un caprice. Ce n’est pas un luxe.
C’est bâtir une relation à soi qui est plus saine. Plus juste.
Et qui peut tout changer.
Je t’invite à y porter attention cette semaine. Reste à l’affut de ton narratif.
Et si jamais tu réalises que ta petite voix intérieure est dure… Respire.
Ramène-toi à quelque chose de plus doux. Ce sera déjà un excellent début.
Bonne semaine.
Audrey