Et si tu revenais à l’essentiel?

En 2016, j’ai vécu un moment charnière.
Un de ceux qu’on n’oublie pas.
Pas parce qu’il était spectaculaire. Mais parce qu’il a tout changé, à l’intérieur.

Cette année-là, j’ai vécu un épuisement.
Et entre toi et moi, je ne l’ai pas vu venir.
Je me suis retrouvée à faire un malaise au bureau. Et même là, je pensais encore que ce n’était pas si grave.

C’est ma gestionnaire qui m’a dit: « Tu dois aller voir un médecin. »
Je suis allée à reculons. J’étais fatiguée, je dormais mal. Mais dans ma tête, je me disais: ça va aller.

Je me souviens encore de ce moment: j’arrive dans le cabinet, je m’assois, et là, je pleure.
Je pleure sans pouvoir m’arrêter.

Et pourtant, je répétais: « Je veux juste dormir un peu plus. »

J’ai été mise en arrêt de travail.

Au début, je pensais que ce serait trois jours. Finalement, ça a duré des mois.
Et ça a été plus qu’un arrêt: ça a été une pause imposée.

Au début, je l’ai vécu comme un échec. Un échec total.
Je me revois sortir du cabinet, début avril. Il pleuvait. Je pleurais.
Et dans ma tête, cette petite voix qui disait:

« Mais pourquoi moi j’y arrive pas? Pourquoi elles y arrivent toutes, et pas moi? Je devrais être capable de tout gérer: les enfants, le travail… »

Culpabilité. Jugement. Honte.
C’était lourd.

Et puis une amie m’a proposé quelque chose de tout simple: aller courir.

Moi, j’avais toujours fait du sport, souvent seule, souvent en mode performance. La course, c’était un sport que je connaissais, mais que je n’avais plus envie de pratiquer de cette façon-là.

Elle m’a dit: « On part sans montre, sans chrono. Juste pour discuter. Juste pour être dehors. »
Et c’est ce qu’on a fait.

Petit à petit, j’ai redécouvert le mouvement autrement.
Et un jour, en plein été, pendant une course tranquille, il y a une phrase qui m’est montée.
Une question simple.

« Pourquoi je vis, au juste? »

Est-ce que je vis pour un travail qui ne me reconnaît pas?
Pour m’épuiser jusqu’à me rendre malade?
Pour passer à côté de cette période si précieuse où mes enfants sont encore petits?

J’ai eu une sorte d’épiphanie. Je me suis arrêtée, j’ai levé la tête vers le soleil, j’ai ouvert les bras… et j’ai lâché prise.

Vraiment.

Tout d’un coup, je me suis foutue de tout.
J’ai pris une décision claire: je démissionne.
Je prends un poste à trois jours semaine. Juste de quoi payer les factures.
Je ne veux plus me surinvestir. Je veux me préserver.

Ce sentiment-là, ce lâcher-prise, je m’y reconnecte souvent. Parce que le quotidien reprend vite le dessus.

On retombe dans l’automatisme.

Je suis quelqu’un de passionnée. Mon travail me stimule, je suis maintenant entrepreneure, je fais ce que j’aime…
Mais même là, je dois me ramener à cette question essentielle:

« Pourquoi je vis, au juste? »

Et parfois, il suffit d’un petit pas de recul pour voir que ce qui nous semble urgent… ne l’est pas toujours.
Ce qui nous semble important… ne le sera peut-être plus demain.

Alors, je me projette.
Quand j’aurai 80 ou 90 ans, si j’ai la chance de m’y rendre, de quoi aurai-je envie de me souvenir?
Qu’est-ce que je veux garder de ces années-là?

Je me le demande souvent. Et je te pose la même question aujourd’hui:
Quand tu regarderas en arrière, de quoi veux-tu te souvenir?
Qu’est-ce qui est vraiment essentiel pour toi?

Sur ce, je te souhaite une très belle journée.

Et peut-être un petit moment pour souffler, t’arrêter… et écouter ce que ton corps, ton cœur, ou ton souffle ont à te dire.

Audrey

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