Explorer la liberté personnelle tout en respectant celle des autres
Alors aujourd’hui, j’avais envie de partager une prise de conscience qui me travaille encore un peu et qui est en lien avec une de mes valeurs. Je crois que je l’ai déjà évoquée par le passé : j’ai une valeur qui m’habite profondément, qui fait partie de moi depuis toujours, la liberté.
On confond souvent besoin et valeur. Un besoin est individuel : il m’appartient, il me concerne, il peut même passer inaperçu pour les autres. Une valeur, elle, est collective par nature : elle devient ma boussole, mon Nord, et j’ai besoin qu’elle soit reconnue et respectée autour de moi pour me sentir bien. Autrement dit, si la liberté est vraiment une valeur pour moi, je ne peux pas me contenter d’être libre seule; j’ai besoin que les autres se sentent libres aussi. Si, au contraire, je ne cherchais cette liberté que pour moi, ce ne serait pas une valeur, mais un besoin.
Une valeur est un besoin, mais un besoin n’est pas nécessairement une valeur.
C’est là que je touche un paradoxe très concret. Dans mon quotidien, la liberté s’exprime dans ma façon d’organiser mon temps, d’ajuster mon rythme selon mon énergie, de rester spontanée. Pour moi, c’est de l’espace et de l’autonomie. Mais est-ce que parfois ma liberté devient une contrainte pour l’autre ? Et est-ce que, sans m’en rendre compte, je mets l’autre dans une position d’adaptation permanente ? C’est vraiment cette ligne mince que j’observe régulièrement.
Plus j’avance dans le temps, plus j’ai envie d’être fidèle à cette valeur qui m’est chère. J’ai envie de l’habiter pleinement, sans culpabilité, mais aussi de trouver des façons de faire pour que cela reste sain et équilibré dans la relation avec les autres.
Parce qu’au fond, ce que je veux, ce n’est pas seulement être libre moi-même, c’est créer une atmosphère de liberté partagée.
J’ai longtemps pensé que faire des compromis signifiait mettre ma liberté entre parenthèses, au prix du sacrifice. Avec le temps, j’ai compris que ce n’était pas viable. Aujourd’hui, je vois les compromis autrement : comme des espaces conscients où chacun peut être respecté dans ses besoins et son fonctionnement. Dans ces compromis-là, il y a de la place pour moi et il y a de la place pour l’autre.
C’est là que j’en viens à redéfinir la liberté. Pour moi, la véritable liberté ne se vit pas seule. Elle existe en relation, elle prend soin du lien sans s’y dissoudre. Elle ne cherche pas à dominer ni à s’imposer, mais à ouvrir un espace commun où chacun peut respirer.
Je ne prétends pas avoir trouvé l’équilibre parfait. C’est un chemin vivant, qui évolue chaque jour au gré des conversations, des ajustements et des prises de recul. Mais je sens que ça vaut la peine de l’explorer. Parce qu’au fond, ce que je veux, ce n’est pas seulement protéger ma liberté personnelle, c’est contribuer à un climat où la liberté se vit à plusieurs.
Et je crois que c’est ça, la beauté de cette valeur : elle n’est pas faite pour rester enfermée en soi, mais pour être partagée.
Alors je vous laisse avec cette question : comment vivez-vous votre liberté, et comment prenez-vous soin de celle des autres ?
Audrey